Jacob Michael Lenz dérive dans la ville de Brême dévastée, écrasé par la solitude et le caractère kafkaïen de la mission qui lui a été confiée : que faire des oiseaux parleurs qui chantent des hymnes nazis dans la forêt environnante ?
Le 22 février 1947, par temps d’orage, il arriva en train à Brême. C’est ce qu’il crut du moins.

Allemagne, Brême, pendant les grands procès visant à éradiquer le nazisme dans la vie publique allemande. Jacob Michael Lenz, avocat et capitaine dans l’US Army, est convoqué par l’un de ces tribunaux afin de juger une affaire hors du commun. Des oiseaux parleurs — des mainates —, nichant dans une forêt des environs de Brême, ont appris à chanter des hymnes nazis et les transmettent à leur descendance. Quel sort doit-on leur réserver ? Est-il, en quelque sorte, leur avocat ?

Jacob Michael Lenz est un homme vieillissant. Le caractère kafkaïen du procès auquel il participe le tourmente. Il traverse en étranger absolu ces paysages de ruines et se laisse dériver dans la ville dévastée, effrayé par sa solitude : il est interdit aux forces d’occupation de fraterniser avec la population allemande.

Pourtant, peu à peu, une anecdote très personnelle, un secret concernant sa fille, entre en résonnance avec ce procès absurde…

L’AUTEUR :

Jean-Yves Jouannais est l’auteur de romans et d’essais. Il est professeur à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris. Depuis 2008, il s’est consacré à un cycle de conférences, au Centre Pompidou, intitulé L’Encyclopédie des guerres.