Le 15 septembre 2021, le Tokyo Art Club vivra sa Tertulia n°11.
Un surprenant plateau d’écrivains connus pour leur exigence littéraire et leur capacité à réfléchir sur le monde contemporain sera réuni pour une discussion à bâtons rompus autour de l’art et de l’exposition « Nature Morte » d’Anne Imhof.
Christophe Ono-dit-Biot modère la rencontre.
Qui ?
Claire Berest
Christophe Ono-dit-Biot
Mathieu Palain
Exposition : Natures mortes
Au printemps 2021, Anne Imhof investit les espaces du Palais de Tokyo pour réaliser une exposition qui s’inscrit dans la continuité d’une série de Cartes Blanches, initiée par Ugo Rondinone en 2007 puis déployée avec celle de Philippe Parreno en 2013, Tino Sehgal (2016), Camille Henrot (2017) et Tomàs Saraceno (2018). Anne Imhof, qui bénéficie actuellement d’une reconnaissance internationale, couronnée notamment par le Lion d’or obtenu à la Biennale de Venise avec Faust en 2017, a été montrée au Palais de Tokyo dès 2015 avec sa pièce performative Deal présentée dans le cadre du festival Do Disturb. En parallèle avec l’exposition, elle créé une nouvelle œuvre performative d’envergure, Natures Mortes.
A travers cette nouvelle Carte Blanche, le Palais de Tokyo souhaite montrer l’amplitude et la nature protéiforme de la pratique d’Anne Imhof. Cette exposition d’envergure, à ce jour plus vaste projet réalisé par l’artiste, présentera à la fois son travail en tant que peintre, dessinatrice et sculptrice – encore méconnu en France – issue de ses recherches sur la dramaturgie des corps et la composition sonore. Rage, Deal, Angst, Faust ou encore Sex, les titres des œuvres d’Anne Imhof s’affirment comme des mots-clés puissants, telles des allégories révélatrices de ses réactions intimes face à la société. Inspirée de l’œuvre de Picabia “Natures Mortes : Portrait de Cézanne, Portrait de Renoir, portrait de Rembrandt”1 , l’exposition Natures Mortes, conçue par Anne Imhof au Palais de Tokyo, affirme d’entrée de jeu l’entropie et la dégradation qui s’opèrent dans l’action de vivre. Ce titre, qui reprend un genre artistique à part entière, questionne notre perception de ce qui est vivant et ce qui ne l’est pas et souligne les contractions qui se produisent entre ces deux états de l’être et de la matière. En mettant en dialogue le concept de nature morte avec la partie performative de son œuvre, Anne Imhof provoque aussi une manifestation de l’absence, de ce qui a déjà ou pas encore eu lieu et dont il ne reste parfois que les ruines et les traces. De la même manière que le Pavillon allemand de Venise constitue dans Faust un absolu d’« architecture – état – nation » dans lequel Anne Imhof met en relief tour à tour les jeux de pouvoir, de soumission et de perte de contrôle, le Palais de Tokyo, vidé par l’artiste allemande de toutes ses structures éphémères et réduit à son ossature, devient un territoire de résistance et de résonance. Une réponse à la brutalité du bâtiment. L’artiste crée ainsi au sein du Palais de Tokyo un vaste paysage constitué de parois de verre recyclées. Le vocabulaire et les formes qu’elle déploie pour Natures Mortes reconstituent un ensemble à la fois urbain et domestique, ou le visiteur se promène dans un labyrinthe en verre qui sépare et en même temps laisse traverser le regard. Comment préserver une intimité quand les points de vue sont démultipliés ? Matériau récurrent dans l’œuvre d’Anne Imhof, ces parois de verre produisent ainsi des effets de dédoublement et d’écho au sein de cet enchevêtrement architectural. Entre isolement et perception, nous sommes mis face aux enjeux des regards et d’observation qui se mettent en place dans ces espaces de rencontre et de confrontation à l’autre.
Commissaires : EMMA LAVIGNE, VITTORIA MATARRESE
Tertulia de Tokyo N°11
Claire Berest
Christophe Boltanski
Mathieu Palain
INFOS PRATIQUES
Mercredi 15 septembre à 19H30 au Tokyo Art Club
19H30 – Accueil au
Tokyo Art Club